Tentative Record transpyrénéenne: Oliver's chronicle

Publié le par Akuna

Agur ami(e)s traileurs,

En attendant d'avoir l'inspiration, je reviens de nouveau sur la tentative de record de la traversée des Pyrénées de juillet dernier. En effet Olivier, de sa plus belle plume, nous a laissé un récit sur Ultrafondus dont il a le secret. Avec le recul, je constate avec inquiétude que je crois à leur pari un peu fou... parce que je l'ai vu de mes yeux.

Est ce cela l'ultra ? Briser les croyances et forcer dans notre possible des défis que l'on croyait impossibles...Question à méditer, entretemps laissez vous prendre gentiment la main par notre fabuleux conteur O. et dites moi, à la fin, si vous y croyez...

Transpyrénéenne: Premier jour

"Traverser les Pyrénées d’une seule traite : un rêve formulé il y a plus de vingt ans à l’issue d’une superbe randonnée sur le tronçon central de la Haute Route Pyrénéenne.

Beaucoup d’eau a passé sous les ponts depuis sans que le projet puisse prendre forme.

Ayant découvert l’ultratrail depuis un peu plus de 3 ans maintenant, j’ai pu relancer le projet mais en passant de la version randonnée (en 20 à 30 jours) à la version course à pied (en 8 à 12 jours). Quand l’idée prend forme, très vite ma motivation se cristallise autour d’un possible « record » de la traversée. Pour 2 raisons : cela m’amuse et c’est une condition sine qua non pour pouvoir l’insérer dans mon emploi du temps familial.

Présenté sur le forum ultrafondus, le projet intéresse plusieurs coureurs au long cours et peu à peu l’équipe prend forme : nous serons 3 coureurs, Steph, Manu et moi. Dès le début, Alice a accepté de participer à ce défi en assurant mon assistance, Marie, la sœur de Manu fait de même ainsi que Géo, le père de Steph, qui en sera finalement empêché à cause d’ennuis de santé. Restent à trouver 2 ostéopathes bénévoles pour nous remettre en état tout au long de la traversée. C’est chose faite après un contact pris au village du Marathon de Paris. Thomas et Antoine, jeunes ostéos de l’école de Nantes nous rejoignent dans l’aventure.

Une recherche rapide de sponsors nous permet d’être soutenus par Salomon, Fenioux, Vit’effort, Buff, la mairie de Villebon sur Yvette et le Lion’s Club de Villebon.

Je concocte un parcours « optimisé » sur le papier, mais je ne trouve pas le temps de faire ni reconnaissance ni examen contradictoire avec des gens connaissant le coin. Ce parcours s’avérera perfectible en de nombreux points, en tenant compte en particulier de la difficulté de s’orienter dans la partie basque, spécialement en Espagne où les cartes ne sont pas aussi précises qu’en France. Certains choix de sentiers sur la partie française auront aussi été mis à mal par l’expérience, ceux-ci n’existant pas sur le terrain.

Toujours est-il que lorsque nous nous retrouvons le vendredi 18 juillet à Hendaye, nous nous attaquons à une course de 670 km et 47000 m de dénivelé positif." [...]

Transpyrénéenne: Jour 2 - encore des galères!

2ème journée : Col de Teilary – Larrau

"Après une petite nuit réparatrice, nous attaquons notre journée un peu avant le lever du soleil après un petit déjeuner copieux pour moi, un peu léger pour les deux compères. Le résultat ne se fait pas attendre, ma digestion se fait sentir alors que les deux rigolos galopent sur une route en légère ascension qui doit nous mener au col d’Hauzaï. Nous traversons une brume parfois éparse, parfois épaisse qui transforme la moindre ombre en animaux fantasmagoriques. Je m’attends à tout moment à croiser quelque ongulé de passage, mais les seuls animaux à contempler notre passage sont de bien paisibles bovins peu dérangés par les zigottos qui conservent leur unité d’apparence puisque nous arborons tous nos t-shirts blancs UFO et nos superbes sacs Westpack de Salomon, dont la praticité est maintenant avérée après cette première longue journée. Seules une certaine fragilité des filets antérieurs et l’absence de porte-bâtons laissent envisager des progrès pour l’avenir.

Nous marchons d’un bon pas pour lancer cette deuxième journée. Au bout d’une demi-heure, ma digestion ne me gêne plus et je commence à prendre un plaisir, trop rare à mon goût la veille. Il fait frais et c’est une température idéale pour notre progression. Dans le début de la descente vers Roncevaux, nous doublons un randonneur qui connaît notre projet. La discussion est brève mais sympathique. Il compte faire la première moitié de la HRP, ayant fait la seconde 2 années auparavant."
[...]

Transpyrénéenne: Jour 3 - Quand on aime, on ne compte pas!

3ème journée : Larrau – Borce

"Le réveil à 5 heures et demi me paraît un poil tôt, couché à 0h45, j’aurais volontiers fait une grasse matinée. Mais c’est une grosse journée qui est prévue, il faut donc se bouger. Nos assistants sont déjà à l’œuvre pour nous préparer un plus vite.

Toujours d’une disponibilité sans faille, Thomas nous dépose au point atteint la veille au soir et nous entamons notre 3ème journée par un trajet routier de quelques kilomètres où nous nous échauffons peu à peu.

A Logibar, nous quittons la route pour une montée très franche dont la pente nécessite à de nombreux endroits des marches en rondin. Cette longue ascension, d’abord agréable prend un tour que j’aime moins quand la sympathique monotrace se mue en large sentier aux larges ornières. Ce n’est ni joli, ni agréable à parcourir.

Toujours est-il que mes difficultés du premier jour sont bien oubliées et que je prends ma part de boulot en tête du trio. Je commence même à être surpris de la forme que nous tenons. Mis à part l’échauffement matinal, nous tenons des moyennes très correctes sans ressentir la moindre difficulté… sauf peut-être Manu dont les genoux ont commencé très tôt à couiner un peu. Genoux qui lui avaient causé de nombreux soucis lors du Raid Montpellier Valence 2007. Mais Manu est dur au mal et s’accroche, d’autant qu’à part les genoux, aucun problème ne vient altérer sa foulée.

Notre piste labourée finit par déboucher sur une piste viabilisée où j’hésite un moment. J’ai prévu un raccourci à cet endroit pour couper une grande boucle vers le sud que fait le GR10, mais la configuration du terrain est assez différente de ce que la carte présentait. Je n’ai malheureusement plus le fond cartographique IGN du GPS (perdu dans un de ces nombreux mystères informatiques qui émaillent notre vie moderne). Je me fie donc à la trace GPS et à ma mémoire pour prendre la piste vers la droite. Celle-ci s’avérant roulante, nous nous mettons au petit trot et avançons franchement. Mes premiers contrôles sur le GPS sont rassurants, nous ne sommes pas pile sur la trace, mais assez proches. Nous continuons donc quelques kilomètres quand le doute finit par s’installer : nous devrions prendre plus vers l’est et nous continuons à filer plein sud. Le doute fait place à la certitude : nous ne sommes pas sur le chemin prévu, mais sur le GR10 que nous devions quitter. Ayant en mémoire quelques variantes entraperçues lors de la préparation du parcours, je me méfie. Je ne voudrais pas que celle-ci nous conduise trop au sud voire à l’ouest comme ma mémoire me le rappelle." [...]

[NDLR j'apporte mon témoignage photographique au récit]

En attendant le trio ce soir là, on visitait le sympathique gite communal de Borce. Village médiéval très agréablement aménagé avec le wifi s'il vous plait



dès l'arrivée des trois mousquetaires, la caravane se met en marche...impressionnant d'efficacité le premier au pit stop est Manu

 

 

Nous avons "évangélisé" les propriétaires du gite sur le projet, ils suivront les athlètes tout au long de la semaine, c'est fou comment les gens adhérent à ce défi un peu fou et miracle de la vie le lendemain, c'est reparti bon pied bon œil et puis aussi je rentre dans la danse

Transpyrénéenne: Jour 4 - çà tourne à l'épopée!

4ème journée – Borce – Arrémoulit

"Aujourd’hui, Jean-Marie nous accompagne pour sa première journée de reportage au cœur de la course. Nous savons que nous nous attaquons à une des grosses journées de la traversée, nous tâchons donc de ne pas perdre trop de temps en préparation … à tel point que Jean-Marie n’est pas prêt quand nous partons. Il en sera quitte pour une course-poursuite de plus d’une demi-heure pour nous rattraper.

Après un bref passage sur route, nous abordons une des plus belles montées. Elle commence par un sentier creusé dans la falaise. Certains passages sont assez aériens mais leur largeur les rend inoffensifs. Nous dépassons les 900 m/h par moments. Le soleil luit, mais la matinée qui commence est encore fraîche et très propice à l’effort physique.

Ma tendinite au releveur, bien traitée par Thomas ne me gêne que quand l’articulation est froide, ce qui ne dure pas vu notre rythme et la pente qui s’offre à nous. L’avantage de ce sentier c’est qu’il n’y a aucun problème d’orientation. Ce matin, c’est Steph et Manu qui prennent les choses en main. Ils me portent à la limite que je ne veux pas dépasser sauf à me mettre en danger pour la suite. La lumière matinale sature les couleurs et produit des effets rayonnants dans la végétation. Le spectacle est splendide. Jean-Marie virevolte autour de nous pour recueillir les plus beaux angles pour les photos. Nous sentons pendant ces quelques heures comme ces stars de magazines people. Nous nous surprenons à nous parer de notre plus beau sourire quand nous partons à la rencontre de Jean-Marie et de son appareil.

Soudain nous sortons du couvert végétal et embrassons d’un seul regard tout le reste de la montée qui s’offre à nous : encore 1000m jusqu’au col d’Ayous. Le sentier s’enfonce dans un large vallon où les vaches paissent en toute tranquillité. Par endroits, les herbages sont couverts de splendides iris sauvages. C’est à mon tour de prendre quelques mètres d’avance. La machine est chaude et avance comme dans un rêve. Depuis le début de notre traversée, nous sommes entre 2 fois et 2,5 fois plus rapides que les temps de référence des randonneurs, soit largement dans notre objectif. A cette vitesse, nous sommes dans un confort tout à fait correct, confort indispensable pour durer.

La monotrace sympathique qui s’élève sur les derniers hectomètres du col nous conduit à un magnifique point de vue sur le Pic du Midi d’Ossau, un des sommets emblématiques de la chaîne. Surplombant des lacs d’un bleu profond, bordés de douces pelouses au vert accueillant, ce sommet construit un paysage de carte postale. La montagne sous le soleil donne son image la plus civilisée qui soit … ce que les randonneurs ont bien compris, puisque nous trouvons en ces lieux de nombreux camarades marcheurs qui profitent des lieux dans une version bien moins sportive que nous mais bien sympathique."
[...]

[NDLR j'apporte mon témoignage photographique au récit]

J'aurais bien tente le coup sur le pas du Lavédan en redescendant un poil plus bas et en remontant sur le névé droit dans la pente. Le fait de longer le névé par la droite nous a oblige a tenter un pas un peu risque (presque en adhérence avec les semelles pleine de neige pour Steph). Bref Steph était assez mal dans le dur, il a grillé pas mal de cartouches dans cette difficulté.
J'étais bien plus frais qu'eux car n'ayant que 50 km dans les pattes et je sais que j'aurais pu le faire (l'expérience récente du queyras m'a beaucoup appris), mais le baromètre c'est Olivier. Restant 30 minutes de jour, aurions nous eu le temps d'atteindre la passe dans ce laps de temps ? Et de l'autre cote qu'allions nous trouver (névé, barre rocheuse invisible avec nos frontales)?
Autant de risques à prendre qui fait que la solution de retour au refuge fut la meilleure dans ces conditions.



Le devers en haut a gauche après le névé, chute = glissade assurée sur 150 m puis rochers ...je m'étais mis un peu plus bas pour au besoin tendre un bâton à steph s'il venait à tomber...ouais un peu illusoire comme parade
ah si on avait eu des petits crampons amovibles...finger in the nose...

Transpyrénéenne: Jour 5: une journée presque optimale

5ème journée : Arrémoulit – Gavarnie

"Notre nuit très courte s’achève un peu après 5h. Nous sommes ratatinés par le manque de sommeil. Il fait frisquet et je me drape dans ma couverture de survie le temps d’avaler notre copieux petit déjeuner, aussi bourratif que le dîner de la veille : 2 barres de chocolat noisettes !

Ah ! J’allais oublier !! Steph en profite pour nous prendre en traitre ! Depuis des mois, il nous fait l’article de ses sachets Tipiak qui d’après lui sont le Nec plus Ultra de la ration de survie (je n’ai pas osé lui dire qu’il s’agit d’une bête semoule de base en sachets individuels avec un soupçon d’épices. Il parlait de taboulé déshydraté, ce n’est que la base, il manque tout ce qui rend le taboulé délicieux). Il prépare donc la merveille dans un sac à congélation et triomphant nous annonce la fin de nos problèmes grâce à Tipiak, la semoule qui vous donne la niâque !

Poliment je trempouille un bout de cuillère dans l’infâme préparation sans sel et la porte à mes lèvres tremblotantes. Le résultat est à la hauteur de mes attentes : seul un rugbyman (et encore un rugbyman du pack) peut survivre à l’expérience ! Steph a dû en endurer des sérieuses pour se pâmer devant la chose ! Un grain sur deux est resté croquant, l’absence de sel rend l’ensemble digne de mes souvenirs gastronomiques d’hosties qui me faisaient frémir d’horreur quand je perdais encore mon temps dans les églises pour essayer d’assurer la pureté de mon âme. J’avais déjà été contraint au plat de pâtes sans sel et sans beurre ni huile, je vivais-là une épreuve de même calibre … sauf qu’au moins, les pâtes étaient à peu près cuites !

Bref, c’est le ventre sonnant creux que je prends la tête de notre trio matinal, qui avance à la lueur des frontales. Le passage du premier névé est problématique, il a bien gelé cette nuit et la neige est dure comme de la glace. Heureusement, dans cette descente, les traversées de neige sont peu nombreuses.
" [...]



N'en déplaise a O91, j'ai bien aime le Tipiak et Steph a aussi bien vendu l'avantage du produit avec son ratio légèreté/compacité/apport énergétique sans égal



La carte dans le refuge, nous sommes dans le cercle noir, en blanc nos trajets au col Arremoulit et au pas du Lavédan.

en allant vers Artouste, le bleu nuit du lac Carnau offre un saisissant contraste avec la couleur or que peint le soleil sur les sommets (impossible extrême contraste a restituer pour mon APN)





O91 veille sur nous...


en direction du barrage du Migouelou et du refuge du même nom.





Un repas aux saveurs fabuleuses pour des ventres affamés!


Nous trempons nos pieds dans la rivière avant d'affronter la chaleur de la montée, au fond de la vallée en direction de la frontière espagnole. Pas d'arbres en vue pour se protéger du soleil, aie aie c'est pas mon point fort la chaleur...



chaque source ou moindre ombre est un répit, j'espère pouvoir refroidir la machine suffisamment (mon point faible).


Olivier tente la technique de la banane, réminiscence de ses années rock ?

Des blocs, des névés, des blocs, des névés...Je suis a l'agonie, j'ai chaud même en marchant sur la neige, le manque d'eau se fait sentir. J'ai du mal a garder le contact, je prends malgré tout des photos de ce col de la grande Fache (estampille ski de rando sur la carte).




en terre ibérique. même eux sont dans l'expectative


A l'assaut du col de la grande Fache.

vue arrière


un col interminable a franchir, des petits plateaux sont autant de faux espoirs d'arrivée. Mais il y a quelques pépites comme ce petit lac entoure de neige et de glace aux couleurs turquoises ou ce pont de neige.






un clip video en bonus de la montée
et mon arrivée au col, je vois Olivier et Stéphane en pleine discussion animée avec des randonneurs

ceux-ci nous tire le portrait

descente de neve tout schuss

Je suis naze, et puisqu'il y a le refuge wallon en bas je prends mon temps sachant que je repartirai pas avec eux ce soir, trop chaud et mauvaise hydratation par faute de point d'eau sur le chemin. Mais j'ai bien sur le sentiment d'avoir accroche le wagon lors d'une journée décidément pas banale. Lors du retour au parking (situe a 7 km du refuge), Je me faisais larguer par Alice et Marie qui étaient chargées comme des mules...
La phrase du jour d'Alice a mon arrivée au refuge wallon, "JM t'es bien marqué dis donc!"

Transpyrénéenne: Jour 6 - Vision crépusculaire

6ème journée : un magnifique crépuscule

"Encore une fois, les quelques heures de sommeil ont eu leur effet réparateur. Le réveil est bien un peu dur, mais notre détermination nous fait activer et nous sommes prêts au départ rapidement, sauf que comme tous les matins, nous constatons que ce « rapidement » n’est pas assez rapide. Nous nous faisons piéger par le confort et la formidable disponibilité des assistants et passons trop de temps en préparatifs. Au final, nous mettons quasiment toujours 1h entre le réveil et le départ (sauf au refuge d’Arrémoulit !), à mon avis 4 fois trop. Mais cela répond peut-être à un besoin inconscient de préparation tant mentale que physique avant de poursuivre une journée supplémentaire de gros efforts?

Surtout que ce matin nous avons quelques minutes de voiture à faire pour revenir à notre point d’arrêt de la veille. Thomas nous dépose sur la route qui descend à Gavarnie, route maudite hier soir quand nous étions tous deux dans le rouge. Ce matin, nous la descendons d’un bon pas, mais impossible pour moi de courir. Alors que ces derniers jours, la nuit et les soins permettaient de repartir avec une douleur très atténuée, aujourd’hui, je repars directement avec une douleur paroxystique. Et ces premiers km sur le bitume n’arrangent rien. Au bout de 20 minutes de marche rapide, mon moral est chancelant. Je ne me vois pas tenir la journée ainsi. Je boîte bas et serre les dents. Heureusement, ce matin, notre retour en arrière nous permet de repasser devant le gîte à Gavarnie. J’appelle Alice et lui demande si Thomas ou Antoine peuvent me faire un strapping et si elle peut me passer un anti-inflammatoire ou un antalgique. Rendez-vous est pris dans Gavarnie. Nous continuons à avancer pendant que Thomas et Antoine d’un côté et Jean-Marie (ragaillardi après un bon repos) et Didier, qui nous a rejoints pour faire une montée avec nous, de l’autre cherchent à nous rattraper. Petit jeu du chat et la souris. Nous nous appelons régulièrement mais ne savons pas vraiment qui est devant et qui est derrière.

Au final, nous voyons arriver Antoine et Thomas, qui en tongues qui pieds-nus, qui courent comme des dératés pour nous rejoindre … suivis à 100 m de Jean-Marie et Didier. Le petit groupe est réuni pour une séance soins improvisée. Alice nous rattrape bientôt pour les médicaments. A ce moment, c’est un peu la démarche de la dernière chance. Je n’y crois pas trop, mais vais tenter ma chance malgré tout. Il fait beau et nous abordons la partie du parcours que je connais pour l’avoir parcourue lors de ma première année de randonnée autonome (après avoir découvert la montagne l’année précédente en séjour collectif). Je l’attends depuis tellement longtemps, ce moment qui me remet sur les pas de ma jeunesse ! Déjà 24 ans entre les deux dates. 24 années ! Je n’en reviens pas. D’un naturel émotif et sensible aux symboles ou aux raccourcis, ce moment me trouble. Il n’est pas question que j’abandonne avant de l’avoir dégusté jusqu’au bout.
" [...]

Transpyreneenne-2008 (665)

A la recherche d'Olivier,Thomas et Antoine nous prennent 100 m chaussés de leur tongues !

Transpyreneenne-2008 (668)

Trouvés ! Un strapping du releveur gauche et c'est reparti.

Transpyreneenne-2008 (672)

Didier, Stéphane, Jean-Marie, Olivier

Transpyreneenne-2008 (724)

En vue du col hourquette d'Alans

Transpyreneenne-2008 (733)

Olivier et Stéphane parle de stratégie de course (ravitaillement, micro sommeil...)

Transpyreneenne-2008 (741)

Didier et moi faisons demi tour et regagnons Luz saint sauveur. L'aventure transpyrénéenne se termine ici.

Transpyrénéenne: Jour 7 - Epilogue

7ème journée : Epilogue

"5h, j’entends Steph se lever. Je me dis dans un premier temps que Thomas et Antoine vont s’occuper de lui et que j’ai bien mérité une nuit un peu plus longue. Je me retourne dans mon duvet et referme les yeux …. Pas pour longtemps, car une pensée trotte dans ma tête : cela va déjà être suffisamment dur pour Steph pour qu’on ne ménage pas notre soutien. Je me lève donc et rejoins la petite troupe en pleine préparation du héros du jour : il aura 6 assistants pour lui tout seul !!
L’ambiance est un peu étrange : je ne sais pas si elle l’est vraiment ou si c’est le décalage de ma perception maintenant que je ne suis plus dans la course. Manu évoque l’idée d’accompagner Steph en 2ème partie de journée, il se sent prêt. Moi, je suis tout chose. Je regarde la scène un peu dans le brouillard. Cela me fait drôle de ne pas y être. De temps à autres l’idée d’enfiler mes chaussures et de tenter le coup me traverse l’esprit. Mais les douleurs diverses de mon côté gauche me ramènent à la réalité rapidement.

Je note aussi que l’état psychologique qui nous maintient dans la course est très subtil. On ne s’y engage pas comme çà, un jour c’est oui, un jour c’est non. Quand on y est, on y met tout ce qu’on a, on ne tergiverse pas. La conséquence est que quand on n’y est plus, on n’y est plus. Je ne sens pas la capacité à me remotiver pour repartir, abstraction faite des blessures. Hier soir, je suis sorti mentalement de la course. C’est irrémédiable. Je pense alors à toute la motivation qui a été nécessaire pour se relancer tous les jours. Incroyable motivation qui balaie toutes les objections, tous les états d’âme. C’est maintenant que je mesure combien cette motivation était énorme. Elle s’est construite jour après jour, brique après brique, dans un assemblage complexe qui utilise des ciments divers tels que plaisir, fierté, désir de se différentier, piment du défi, orgueil, … et j’en passe. Et un ciment plus fort encore que les autres a parachevé l’œuvre : l’amitié."
[...]

Alors, finalement, y croyez vous ?

Toutes les photos sont sous flickr ici

Dans la galerie MTC, voici ma sélection très subjective des photos.

Une première analyse de l'aventure faite par Olivier est ici.

Akuna

Publié dans Trail

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